Introduction, et analyse du livre Nadune ou la Prophétie de la Grande Bleue
Les premières lignes que je retrouve dans mes archives, au sujet de Nadune, datent en réalité de 2003. A cette époque, je vivais à Kuala Lumpur, depuis trois ans, ville que j’ai quittée en Septembre, après avoir travaillé chez IBM, et obtenu une bourse de l’Union Européenne pour étudier à l’Université Malaya dans le cadre d’un programme de Master. Bref, mes diplômes ne sont pas le sujet ici. Je vivais alors en colocation avec plusieurs personnes, dans une petite maison de ville, au milieu d’un quartier très branché, Bangsar. Mes journées étaient rythmées par les études, et mes soirées par les sorties entre amis dans les cafés, restaurants, et un bar irlandais, le Finnigans. J’apprenais à l’époque le Bahasa Malayu, et je développais mes connaissances de l’Islam, dans le cadre de mes études. Par ailleurs, un de mes colocataires était un Américain, converti à L’Islam. Nous avions de grandes discussions passionnantes, il m’a appris le terme d’ « acceptance », et m’expliqua les raisons pour lesquelles, l’Islam lui avait plu au point de se convertir. C’est à cette époque que j’ai rencontré un homme, un Français, Olivier M. qui deviendrait bien plus tard mon ennemi intellectuel. Lors de notre rencontre, nous avons passé toute la nuit dans ce fameux pub Irlandais, à nous disputer sur la notion du port du voile, sujet qui était alors sujet à un débat juridique en France. Voici comment est né mon personnage, Olivier Tymar, populiste, et antimusulman dans mon livre.
Fin de l’été 2003 j’ai quitté la Malaisie, pour travailler dans une société d’Intelligence Economique, basée entre Londres et Istanbul, et pour laquelle j’ai effectué des missions en Turquie, Ukraine, Thaïlande, Sultanat d’Oman, Russie puis aux Philippines. A cette époque, j’ai rencontré énormément de personnes, toutes plus intéressantes les unes que les autres, et j’ai passé mes soirées à écrire, des notes, des feuillets sur mes idées, mes périples (au moins cinquante carnets de notes, et des dizaines de fichiers words), tous disparates, pris sur le vif. C’était une période trouble, et intense de ma vie, loin de la France, où par ailleurs, ma famille se disloquait, dans le cadre d’un divorce de mes parents. Mes voyages, mes écrits, mes photos (car j’ai pris des centaines de photos en argentique, que je faisais développer à Istanbul entre chaque voyage), étaient mon oxygène. Le nom de Nadune apparait après mes séjours en Ukraine et en Russie, où j’ai vécu des moments douloureux et difficiles, qui m’ont forcée à prendre conscience de choses importantes, notamment, la nécessité d’effectuer un travail thérapeutique, un travail sur soi. C’est à cette époque, en pleine soirée, encadrée des gardes du corps d’un oligarque pas très fréquentable, que ce petit personnage, Nadune, m’est apparu. C’est un moment fort de ma vie, car ce petit bout de femme me disait clairement de changer de vie, et me parlait de la nécessité d’apporter une notion d’amour inconditionnel au monde, de devenir une meilleure version de moi-même. C’était une prise de conscience évidente, forte, et bien que j’ai tenté de l’étouffer, ce moment m’a marquée. A partir de là, je n’ai cessé de développer le personnage, de le dessiner, d’écrire sur son sujet, de sentir sa présence aussi.
On était alors en 2005.
En 2006, j’ai effectué une dernière mission aux Philippines, et j’ai rencontré le père de mes enfants, d’origine Burkinabée. L’influence africaine dans mon histoire de Nadune, vient très certainement de là, il y a quelque chose dans cette rencontre qui a apporté beaucoup de matière à mon personnage, à mon histoire. J’ai poursuivi mes activités d’intelligence économique depuis 2003, et aujourd’hui encore, je demeure active dans ce métier, au service des entreprises Européennes. Ainsi, est né mon personnage de Narjiss Belkhacem, spécialiste d’investigation, ancienne recrue de la DGSE. Son prénom m’est venu lors d’un voyage à Lyon, en 2017, en rencontrant une petite fille d’origine Marocaine. Je cherchais un prénom pour mon héroïne, lorsque cette petit fille m’a expliqué qu’elle s’appelait « Narjiss », ce qui signifiait « Narcisse » au Maroc. J’ai tout simplement adoré cette enfant, et lui ai demandé l’autorisation de lui emprunter ce prénom. Le personnage de Narjiss, est un personnage très attachant, très ambigu.
Fin 2005, j’ai travaillé temporairement pour un projet basé à Oxford, en Angleterre. J’y ai rencontré une femme, Charlotte Barrow, qui a totalement changé ma vie, puisqu’elle était thérapeute et travaillait sur la notion d’enfant intérieur. A cette époque, j’étais en grande souffrance, morale, mentale, psychique, et je ne prenais pas du tout soin de moi, recherchant à l’extérieur de moi tout ce que je pouvais trouver pour me sentir complète, heureuse, etc. Cette thérapie, m’a permis de découvrir un outil exceptionnel de développement de soi, et de guérison, celui de l’enfant intérieur, je crois même que cet outil m’a sauvée. Patiemment, doucement, très lentement, nous avons travaillé toutes les étapes nécessaires à la reconnexion à soi, pour, enfin après plusieurs années, développer une paix intérieure et une équanimité dont je ne me suis jamais départie depuis. J’avais également appris le yoga en Malaisie, ces deux outils d’intériorité et d’involution étaient mes béquilles, et m’ont reconstruite de l’intérieur.
La femme que je suis aujourd’hui doit tout au yoga, et à la thérapie sur l’enfant intérieur. Ainsi, je crois est née la « mission de Nadune », que l’on trouve partout dans mon livre « reconnecter les gens à eux-mêmes pour apprendre l’amour de l’autre ». L’enfant intérieur est très présent dans mon livre.
En 2015, j’ai rencontré Jacques Attali, avec qui j’ai travaillé de façon très proche jusque 2019. Nous avons ensemble œuvré à la création de la Méthode Devenir Soi, sur la base de son livre Devenir Soi. Pendant ces quatre années, j’ai baigné dans l’art, la culture, la littérature, ce qui a généré chez moi une explosion créative. J’ai retranscrit dans notre méthode, tous les éléments de mon livre, lié aux deux questions « qui est-tu & quel est le sens de ta vie ». Je n’ai pas cessé de créer, de peindre, de dessiner, et ainsi est né le Roman « Nadune ou la Prophétie de la Grande Bleue » qui met en place tous mes personnages, et tous les éléments écrits depuis plus de 15 ans. J’ai rédigé plus de 25 versions pendant ces années, et bien sur je me suis inspirée de beaucoup de moments vécus pendant ces années pour renforcer mes personnages, et en créer d’autres : ainsi le personnage d’Olivier Tymar, celui d’Anaïs, et celui de Claire.
Enfin viennent s’ajouter d’autres éléments, qui renforcent encore plus l’histoire racontée dans Nadune. Tout d’abord, ma connaissance très poussée du yoga, de la philosophie de Patanjali entre autres, des Sutras m’a permis d’accorder à mon personnage Nadune des super-pouvoirs de yogi, et de travailler sur la notion d’égo. C’est un thème important tout au long du livre, qui m’ont permis d’oser faire de Nadune une femme prophète.
Ensuite, le livre se situe en grande partie à Marseille, ceci bien sur vient du fait que je me suis installée dans cette ville, par amour de la ville, et que j’y ai refait ma vie. Par ailleurs, lorsque je finalise la conception de mon livre, en France, nous vivons un drame : les attentats du Bataclan. C’est une période intense, et ainsi, l’histoire rencontre la grande Histoire. Pour conclure, au cours des années passées à travailler sur mon manuscrit, j’ai lu énormément de livres, notamment des textes religieux, mystiques, philosophiques et des écrits de rabbins, de prêtes ou d’autres confessions. Je suis incapable de dire quand ni comment je l’ai fait, mais j’ai rédigé dans mon livre une idée d’une Constitution de l’Humanité, et raconté ses origines. On retrouve dans les vingt articles que j’ai rédigé de nombreuses inspirations de ces nombreuses lectures.
En complément, un fil conducteur dans mon livre est le questionnement sur la violence : sur les origines de la violence, et sur la notion de transmission entre générations. On retrouve donc une scène de viol au début du livre, les conséquences du viol qui sont une grossesse non-désirée pour mon personnage, et un héritage de violence. Ainsi, je travaille aussi sur la puissance féminine, sur le rôle des femmes dans nos sociétés, sur l’importance de prendre soin des femmes et des enfants.
Pour conclure, il est très difficile dans mon livre de savoir si le narrateur est une femme ou un homme. Au début, la narration est au masculin, puis elle évolue. De plus, je me suis amusée avec les concordances de temps, et j’ai ajouté une boucle de temps dans le récit. Je voulais faire passer des messages qui sont importants pour moi, et que je répète à l’envie à mes proches : tout d’abord l’idée que le genre est important mais que l’âme n’a pas de genre. Puis, que le temps, lui aussi est une illusion, une construction mentale, physique, qui nous impose de nombreuses contraintes, mais je voulais que l’on saisisse l’importance de ce qui rend véritablement heureux : l’instant présent, qui n’a ni passé, ni futur, juste maintenant.
C’est ce que les Hindous nomment l’illumination.
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